Ceci n'est pas un Forum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Ceci n'est pas un Forum

Da shit is Here
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -14%
Lave-linge hublot HOOVER HWP 10 kg (Induction, 1600 ...
Voir le deal
299.99 €

 

 Interview d'Oxmo Puccino

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
GranBang
Grand Manitou
Grand Manitou
GranBang


Nombre de messages : 69
Date d'inscription : 26/02/2007

Interview d'Oxmo Puccino Empty
MessageSujet: Interview d'Oxmo Puccino   Interview d'Oxmo Puccino Icon_minitimeMar 27 Fév - 18:31

Interview d'Oxmo Puccino 4d7d88z


Quel bilan tires-tu de tes trois premiers albums ? N'as-tu pas le goût amer de ne jamais avoir été reconnu à ta juste valeur et de ne jamais avoir trouvé un large public rap ?

- Ma "juste valeur" justement, c'est bien que tu parles de ça, vient du fait que je n'ai jamais fait ce que le public attendait de moi. Donc d'un côté, si je devais chercher une reconnaissance en ayant fait ce qu'on me demande, pour moi ce ne serait pas de la vraie reconnaissance. La vraie reconnaissance, c'est qu'on apprécie ce que tu donnes de toi. J'essaie de faire de la musique à partir du hip hop et je ne m'arrête pas à ce que les gens veulent que je fasse, parce que ça, je saurais le faire. Donc je ne tire pas du tout un bilan amer de ces années passées ; j'en suis à mon 4e projet, j'ai déjà écrit le 5ème, donc là où on m'attend, je suis déjà ailleurs. Tant que j'arrive à faire de la musique, c'est cool.
Si l'amertume c'est de ne pas avoir vendu 200 000 ou 300 000 disques, non je n'en ai pas car ça ne dépend pas du tout de ton travail. J'aurais pu y arriver si j'avais voulu mais ça n'est pas le cas : j'aurais pu faire 10 “Pucc Fiction”, 3 “Opéra Puccino”, j'aurais pu ne pas faire “Avoir des potes” parce que je savais que ça parlerait si je laissais ce morceau mais tant pis, c'est un morceau que j'aime beaucoup. Je fais les choses comme je sens, je ne suis pas la demande : le challenge est plus gros d'amener les gens dans ton délire, que d'essayer de comprendre et de reproduire leur délire. Je n'ai jamais fait dans la facilité. Quand j'écris “L'amour est mort” ou “A ton enterrement”, je pense que tout le monde est concerné, moi je fais de la musique et je le donne aux gens, après ils font ce qu'ils veulent. Ca se trouve dans 10 ans on s'en foutra du rap, on retiendra juste la musique.

Comment est né “Lipopette Bar” ? Quelle a été ta source d'inspiration ?

- Je viens de dire que je n'avais pas d'amertume par rapport à mes 3 albums mais par contre, j'avais sûrement de l'ennui. Quand j'ai sorti “Cactus de Sibérie”, on me parlait d'“Opéra Puccino”. Donc je me suis dit que je n'allais surtout pas faire un album de rap. Et puis Nicolas Plug de Blue Note est tombé du ciel et m'a proposé de sortir un album chez Blue Note. J'ai dit pourquoi pas, je ne savais pas où j'allais, je savais que je prenais un gros risque, justement sorti de 3 albums qui n'ont pas explosé. Mais je l'ai fait quand même et j'en suis très content. Et peu importe si certains parleront de trahison du hip hop ou de rap jazz mal fait. Personnellement, je fais parti de ceux qui font, pas de ceux qui parlent, par exemple derrière des pseudos internet choisis à la va-vite...

Toi aussi tu as des pseudos sur Internet et tu parles, non ?

- Oui mais ils sont tous connus, je ne m'en cache pas ! Je dis les mêmes choses qu'en vrai.

A l'écoute du “Lipopette Bar”, on a la nette impression que les musiques accompagnent les textes, c'est à dire qu'elles ont été adaptées aux paroles, une fois celles-ci posées ; comment s'est passé ce travail de composition, aussi bien musicale que lyricale ?

- On a vraiment joué au tennis pendant 9 mois. Ca a été un échange total. Au début, il n'y avait pas de balle, seulement des raquettes, on se demandait qui devait servir en premier. Moi je leur disais que j'avais l'habitude d'écrire sur des musiques finies et eux avaient besoin des textes pour écrire. Donc on s'est regardé pendant 2 mois, sans oser commencer le match. Puis après une mélodie a germé, j'ai commencé à écrire un refrain, eux ont réécrit des notes, et puis on a commencé comme ça le travail, marche par marche, avec des renvois de balles. Pour moi c'était compliqué, je n'écrivais que sur des beats avant, là c'était de surprises en surprises, tout se construisait au fur et à mesure ; comme si tu présentais un film et tu faisais le montage 2 ou 3 jours avant la projection. Même tout le reste allait de surprises en surprises, du concert au Bataclan pas prévu, du choix du premier single, des séances photos etc...

“Je me prends pour Jacques Brel avec mon orchestre” dis-tu ?

- Bien sûr ! A fond ! Le truc qui m'a décidé à faire ce projet, je le dis souvent, c'est un DVD d'Aznavour que j'ai vu dans un taxi – déjà c'était hors cadre de voir un DVD dans un taxi ! Et je vois Aznavour comme ça, seul avec son micro, avec un énorme orchestre derrière lui, 18 violons, des triangles, des trombones... C'est ça le secret, je me suis dit, je vais faire ça ! En 10 fois plus petit évidemment.

Toi même es-tu musicien ? Sur ton site Internet, on te voit t'essayer à la contrebasse...

- Je suis autodidacte, je tâtonne la basse depuis 10 ans, le clavier aussi. J'ai des notions mais je n'ai jamais approfondi. Et justement avec la contrebasse que j'ai essayée l'année dernière, ça m'a donné envie de m'y mettre à fond ! Ca n'est pas pareil de passer ta journée au milieu d'ordinateurs et de samplers, même si ces techniques t'apportent aussi une connaissance du son, que de passer ta journée entouré de quatre vrais musiciens, qui travaillent en symbiose entre eux, qui te parlent en mineur en majeur en ré en la en si.

Du coup ça te fait dire que tu ne travailleras plus jamais avec une MPC ?

- D'une autre manière en tout cas ! Mais aujourd'hui quand j'écoute des beats, je rigole beaucoup plus qu'avant ; et je comprends tout à fait le délire des musiciens qui étaient réfractaires aux prod hip hop.


En France, Hocus Pocus a ouvert la voie du rap jazzy. Souffres-tu de la comparaison de ton projet au leur ? Acceptes-tu la place de 2e dans la catégorie et non d'innovateur du genre ?


- Moi je ne fais pas la course au projet rap / jazz en France. Je respecte la démarche d'Hocus Pocus car c'est original et il faut avoir des couilles pour être original en France. Mais dans mon concept à moi, ce ne sont pas des musiques qui ont été composées pour que ça soit du hip hop, c'est parti pour d'autres directions spécifiques du jazz, avec en plus de ça un univers cinématographique très fort. Ce que j'essaie de faire, c'est d'aller un peu plus loin que le rap normal dans la déclaration, dans les textes ; il s'agit là d'histoires qui en amènent d'autres, qui se répondent les unes aux autres, bref, un tout. C'étaient plus des figures imposées que des freestyles. Pour moi, c'est un projet externe, et briguer la place de premier d'un nouveau genre ne m'intéresse pas, j'essaie seulement de faire de la bonne musique... et je ne suis pas le premier.

Et pour continuer dans les comparaisons, les mauvaises langues commencent à dire que “Lipopette Bar” ne fait que suivre la voie médiatique qu'a ouvert Grand Corps Malade avec le slam, dans la mesure où ton flow se rapproche du slam dans certains morceaux.

- J'apprécie l'écriture du slam, de ces poèmes parlés mais moi je ne peux rien faire sans musique. Je trouve que le slam manque un peu de musicalité dans l'interprétation, et que l'écriture est un peu plus fouillé que dans le rap, donc mon projet peut peut-être un peu s'apparenter à du slam mais en tout cas les mauvaises langues n'ont qu'à rapper...

“J'représente le rap qu'on paye, ne sors de chez toi que pour un cachet conséquent” dit Black Popeye, l'un des personnages clés du Lipopette Bar et qui te représente. Est-ce une phrase qui vient du cœur d'Oxmo, qui aimerait faire plus d'argent avec sa musique ?

- Non. Le truc, c'est que j'avais écrit ce morceau “Black Popeye” pour ma mixtape sur un certain instru (d'ailleurs je mettrais l'original sur mon Myspace). On manquait d'un personnage dans l'histoire du Lipopette, un personnage clé qui pourrait être le narrateur de l'histoire ; et quand j'ai fait écouté ce morceau aux musiciens, ils se sont dit que ça pourrait justement être Black Popeye. Je m'étais inspiré du personnage de Oz, en fauteuil roulant, un peu avec vous, un peu avec les prisonniers. Donc à la base, ce morceau c'était un freestyle retravaillé, le tampon hip hop du projet. Car il faut savoir qu'avec les musiciens, on se tiraillait toujours car moi je voulais faire du pur jazz, et eux un projet 100% hip hop, car le jazz c'était déjà leur domaine, et idem le hip hop pour moi. Donc ça c'est leur morceau hip hop, classique et carré. Je l'ai juste un peu adapté. Quand je dis “le rap qu'on paye”, c'est pour rappeler le manque de respect qu'on a envers le rap, notamment à cause de certains rappeurs, mais qui fait qu'aujourd'hui, dès qu'on parle rappeur, on pense à tout sauf à la musique. Les gens pensent que le rap n'a pas de valeur, que c'est quelque chose qui ne coûte rien du tout. Alors qu'on peut appeler un artiste de variet, on parlera tout de suite de ce qu'il mérite. Mais pour le rap, tout doit être gratuit, et je ne vois pas du tout pourquoi. C'est une forme d'art comme une autre. A chaque fois, des gens m'appellent pour me demander un morceau, et me disent : “Vas-y stp, fais ça pour moi !” et ne me parlent jamais d'argent. Mais est-ce que moi quand je vais à la boulangerie, je dis à la boulangère : “Vas-y stp, fais ça pour moi” ? Quand je fais un morceau, je paie le studio, je paie l'ingénieur, la maison de disque paie aussi, bref, c'est normal. Aujourd'hui, le rap est devenu mon métier par la force des choses, malgré moi, mais c'est quelque chose qui me fait manger, et que les gens ont tendance à oublier ; Enfin heureusement que je rappe pour moi, et que je fais tout pour oublier que je rappe pour vivre.

De qui t'es-tu inspiré pour créer tous les personnages du Lipopette Bar ?

- Pour Billie la chanteuse, je me suis inspiré de Billie Holiday. Pour les autres, je me suis inspiré des gens qui m'entourent, qui sont très très loin de la musique et très proches du milieu nocturne. Après, pour la construction de l'histoire, je me suis inspiré des séries actuelles, comme Desperate Housewives ou Prison Break.

Avec ce nouveau projet, quel public espères-tu viser ? Pour qui est fait ce projet ?

- Moi quand j'ai commencé à rapper, je rappais devant mes potes ; ils étaient contents. Après on rappait dans les bals et les fêtes de mairie avec Bauza. Donc “viser un public” n'est pas du tout dans ma culture ; moi je ne vise pas du tout ! Pour moi le public, c'est hyper large, c'est celui qui tombe sur ton truc, qui écoute un morceau par hasard, celui qui a acheté une place de concert, celui qui s'est fait arnaquer par le marketing... etc. C'est très très large, en plus, un public ça se partage, ça n'est pas que Mon Public. Quand j'avais l'âge de mon premier album, je ne visais pas particulièrement les gens de mon âge. Quand j'ai fait “L'amour est mort”, je ne visais surtout pas les gens de mon âge. Et pour le “Cactus de Sibérie”, je ne visais rien du tout. A chaque fois, je cherche l'excellence, je cherche à m'exprimer le mieux possible à un moment donné.

As-tu déjà pensé à t'approcher du cinéma ? A jouer dans un film, ou écrire des scénarios ?

- Jouer, non, je ne me vois pas du tout jouer dans un film. Scénariste, je vais sûrement essayer. D'ailleurs, ce projet était un entraînement car je voulais savoir ce que j'étais capable d'écrire en peu de temps.

Comment va vivre “Lipopette Bar” sur scène ?

- Ca va être un truc de fou, je n'attends que ça ! Là, on en est aux répét, je continue à travailler l'interprétation, je change des mots, bref je continue à peaufiner l'album sur scène. On ne fera pas de scénographie particulière, on misera sur la narration. Je pense à l'interprétation des Brel ou Aznavour à l'Olympia, où la tension est forte mais la scène sobre, concentrée sur les paroles, avec juste une lumière douche pour éclairer l'artiste.

Que devient le célébre Bauza ? Pourquoi n'a-t-il pas participé au projet ?

- Personne n'a participé au projet, il n'y avait que les Jazzbastards, leurs réalisateurs et moi. Ensuite, le célèbre Bauza est sur son street CD, “La Coupe Davis”, qui va bientôt sortir. Et puis, j'en ai marre de lire des interviews de Bauza où on lui parle systématiquement de moi alors qu'il pourrait très bien se débrouiller tout seul. Et le coller systématiquement à tous mes projets pourrait lui porter préjudice. On peut briller tous les deux seuls, et devenir des étoiles chacun de notre côté et se retrouver superstars au ciel.

Quel est le cinquième projet que tu as déjà fini et qui verra la jour après “Lipopette Bar” ?

- C'est mon prochain album, ça va être un truc de fou, j'en suis déjà très content. J'ai déjà le titre et la plupart des morceaux. Je ne sais pas encore pour quand c'est prévu, ça dépendra comment se passera “Lipopette Bar” en tout cas. C'est un projet de pur rap, sur des prods hip hop, avec des textes durs, irréfutables ; un album sur ma vision de la vie, et de la mort, à l'image de mes deux premiers albums mais en plus pointu. J'ai commencé à l'écrire à la fin de “Cactus de Sibérie”, et j'ai continué pendant “Lipopette Bar”.

Tu as un blog sur Internet. Pourquoi, comment le vois-tu ?

- J'ai un blog oui, mais il n'est pas assez complet, je n'ai malheureusement pas trop le temps en ce moment de m'y pencher. Mais pourtant, j'adore ça écrire. Je manque vraiment de temps mais je vais m'y mettre sérieusement, d'autant plus que l'actualité ne manque pas en ce moment.

L'actualité politique ? Tu commenteras les frasques de Doc Gynéco et ses amis ?

- Toute l'actualité. Ecrire sur la politique ne me dérange pas du tout, ça me fait beaucoup rigoler de ce que je connais. Doc Gynéco, il est mal lui ! Il a du beurre dans le cerveau, c'est un truc de fou ! Il est vraiment mal entouré. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pour passer sur TF1 ? Quand tu vois ce que les gens font pour passer à la Star Ac, qui refuserait d'être le pote de Nicolas ? Enfin Gynéco est libre de ce qu'il fait, qu'il assume les conséquences.

Source : Le Hip Hop.com
Revenir en haut Aller en bas
Marian13

Marian13


Nombre de messages : 25
Age : 29
Date d'inscription : 27/02/2007

Interview d'Oxmo Puccino Empty
MessageSujet: Re: Interview d'Oxmo Puccino   Interview d'Oxmo Puccino Icon_minitimeMar 27 Fév - 21:26

Pas mal cette interview Merci KKo ok bravo
Revenir en haut Aller en bas
 
Interview d'Oxmo Puccino
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Interview de Grems aka Super Micro

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ceci n'est pas un Forum :: Rap :: Rap Français :: Interviews-
Sauter vers: